Les figures marquantes

La Congregation

Les bienheureux Martyrs Doctrinaires

Avant 1789, les Pères de la Doctrine Chrétienne comptaient 64 maisons, collèges ou séminaires en France, dont 29 dans la seule province d’Avignon. La Révolution française marque la fin de la présence des Doctrinaires en France. Après diverses tentatives, il faudra attendre 1966 pour retrouver leur présence stable. Deux Pères, Claudio Bouchot et Eustachio Félix, martyrs de septembre 1792, ont été béatifiés par le Pape Pie dont le procès de béatification est en cours. Dignes disciples du Père Cesare, les trois doctrinaires, appartenant à la même communauté de Paris, ont offert leur vie dans la fidélité à Jésus-Christ, à l’Église et à la Congrégation, devenant des « catéchismes vivants ».

Les bienheureux Claudio Bochot et Eustachio Felix

Les bienheureux Claudio Bochot et Eustachio FelixÀ partir de 1676, la Maison générale de la Congrégation fut transférée de San Giovanni l’Ancien à Avignon à San Carlo Borromeo à Paris. Depuis cette date et jusqu’à la Révolution française, cette dernière Maison fut le centre de la Congrégation. Une fois la Révolution éclatée, le supérieur, le père Claudio Bochot, et l’économe, le père Eustachio Felix, réussirent à sauver la plupart des frères. A l’arrivée des révolutionnaires, tous ceux qui n’avaient pas signé la « Constitution civile du clergé » furent arrêtés, déportés et tués. C’est ce qui est arrivé aux deux pères qui ont été emmenés au séminaire de San Fermin, transformé entre-temps en prison. L’abbé de Salamon, témoin oculaire qui a miraculeusement échappé au massacre survenu dans la nuit du 1er au 2 septembre, raconte : « Les autres prisonniers qui se trouvaient déjà à l’abbaye sont prévenus qu’ils ont été massacrés au couvent de Carmine. En apprenant cette nouvelle, tout le monde se jeta aux pieds du Curé de Saint Jean au Grève, lui demandant avec grand scrupule l’absolution in articulo mortis. Ce saint homme, après avoir prié en silence un moment, nous exhorte à réciter le Confiteor et à faire un acte de foi, de contrition et d’amour de Dieu ; sur quoi il donna très dévotement l’absolution. Le Curé nous a dit : « Nous pouvons nous considérer comme des malades à l’agonie, mais en gardant notre raison et notre pleine connaissance, nous ne devons rien omettre qui puisse mériter la miséricorde de Dieu. Je réciterai les prières des mourants, rejoignez-moi, pour que Dieu puisse. aie pitié de nous. » Il commence la Litanie à laquelle nous avons tous répondu avec ferveur. Le ton avec lequel ce digne Prêtre prononça la première prière, qui commence : « Sortez, âme, de ce monde au nom de Dieu le Père Tout-Puissant… » nous a émus ; nous pleurions presque tous. Tout était préparé pour l’horrible massacre ; nous approchions de l’heure fatale. Ils nous apportent le dîner ; il était deux heures ; on entend le rugissement du canon d’alarme… L’un de nous, agité, agité, se dirige vers une fenêtre ; il aperçoit des soldats dans la cour du palais et demande pourquoi le canon d’alarme a tonné. – Verdun est pris par les Prussiens – fut la réponse. C’était un mensonge ; Verdun ne tomba que quelques jours plus tard. Tout le monde sait désormais que le rugissement du canon d’alarme a dû être le signal du massacre en ce jour sanglant. Les assassins avaient pour ordre de commencer la tuerie par le troisième coup de feu. » Le décret de béatification dit qu’ils furent tués à l’intérieur de la maison, ou jetés par la fenêtre dans la rue, où se trouvaient des femmes très féroces qui se précipitaient sur les prêtres pour les battre jusqu’au sang avec des bâtons ; non contents de cela, ils grimpèrent sur les charrettes où étaient déposés les corps et les piétinèrent, les coupèrent en morceaux et montrèrent fièrement les membres aux passants en criant « Vive la Nation ». On sait très peu de choses sur la vie de ces deux doctrinaires. Le père Claudio Bochot est né à Troyer, Champagne, le 13 juillet 1720 d’Eustache et d’Elizabeth Léger. Il entra au noviciat de la même maison de San Carlo le 10 octobre 1740 et fit profession le 16 octobre 1741. En 1759, il fut recteur du Collège de Noyer puis passa à la maison de San Carlo, dont il fut plusieurs fois fois, élu recteur, dont le dernier fut de 1789 à 1792. Le Père Eustache est également né à Troyer, le 24 avril 1736. Il entre au noviciat de la Congrégation à Paris le 20 mai 1757. Après avoir été dans diverses communautés, Vitry-le-François, Chaumont-en-Bassigny, il revient au Maison de Saint-Charles, avec la charge de procureur, qu’il conserva jusqu’à son incarcération en 1785. Il participa aux Chapitres provinciaux de 1786 et 1789. Au cours de ces derniers, il fut élu conseiller de la province. A ce titre il signe, le 11 octobre 1791, la dernière résolution prise par les Doctrinaires de Paris. Nous nous souvenons de la vie exemplaire des deux pères consacrée à l’exercice du ministère sacré au profit de leurs frères. L’humilité et la charité ressortaient en eux : deux qualités qui forment les apôtres et qui leur permettent d’apporter leur aide spirituelle et matérielle là où la nécessité l’exige. Les lieux où eurent lieu ces massacres devinrent bientôt une destination de pèlerinages, où de nombreuses personnes allaient prier en l’honneur des prêtres immolés. Les pères Claude et Eustache furent béatifiés, avec 189 autres martyrs de la Révolution française, le 17 octobre 1926. La fête liturgique fut fixée au 2 septembre.

Le serviteur de Dieu Joseph Raoulx et le Père Sébastien Dubarry

Le serviteur de Dieu Joseph RaoulxLorsqu’éclate la Révolution française en 1789, le père Raoulx refuse de signer le serment pour la « Constitution civile du clergé » et se cache de peur d’être tué lors du massacre de septembre 1792. Il change de nom, se consacre au commerce. et évitait de pratiquer le ministère à la lumière du jour. Malgré cela, il tomba dans un piège préparé par son accusateur et fut reconnu : il posa au Serviteur de Dieu une question en termes de blasphèmes contre la Religion et le Christ Rédempteur, le Père Giuseppe répondit avec animation et démontra qu’il était prêtre. Il a été incarcéré à la prison de San Lazzaro pour avoir refusé de prêter serment et pour avoir été trouvé en possession d’un livre « La dévotion réconciliée avec le serment d’égalité » qui se moquait des prêtres qui prêtaient serment. En prison, il menait la vie d’une communauté religieuse avec des heures réservées à la prière, aux lectures et autres exercices de piété, il parlait à ses compagnons de la nécessité de se préparer à la mort. Convoqué devant le tribunal, il remercia le Ciel d’avoir pu mourir pour son Dieu. Condamné à mort le 25 juillet 1794, il fut guillotiné le même jour. Il demanda à être tué en dernier afin de pouvoir donner l’absolution à ses compagnons, afin que dans les dernières heures de sa vie, il puisse reprendre ses fonctions sacerdotales en exhortant et en encourageant les condamnés. Le célèbre poète Andrea Chénier, 32 ans, a également été guillotiné dans le même groupe. Le Père Raoulx est né à Graveson, entre Avignon et Tarascon, le 17 août 1737. Il entra à l’âge de seize ans dans la Congrégation des Pères de la Doctrine Chrétienne et, en 1789, il fut Assistant Général de la Province d’Avignon et jouit d’une réputation de illustre prédicateur.
Son procès en béatification, avec celui d’un grand groupe d’autres religieux, s’est achevé à Paris. La béatification est désormais attendue à la Congrégation pour les Causes des Saints. En 1794, plus de 800 prêtres et religieux sont embarqués sur deux vieux navires qui restent ancrés à l’embouchure de la Charente, face à l’île d’Aix. Parmi eux aussi le doctrinaire Père Sebastiano Dubarry, condamné à la déportation maritime. Ils ont vécu une souffrance infernale et après cinq mois de détention insupportable il y a eu 547 morts.
Sur la plage de l’Isle Madame, dans l’estuaire du fleuve Charente, des pèlerins déposaient une croix de galets à l’endroit où étaient enterrés de nombreux martyrs, indiquant symboliquement leur tombeau.
Le Père Sebastiano Dubarry est décédé le 25 août 1794, à l’âge de 31 ans : il est en attente de béatification.

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