César catéchiste
De Bus, catéchiste innovant
L’engagement catéchétique de César de Bus en faveur des « petits » (au sens évangélique) a été marqué par une nouvelle méthode pédagogique dans laquelle il a progressivement impliqué prêtres et laïcs, dans le but de « faire le catéchisme ensemble », dans l’unité de méthode. et d’esprit. La méthodologie, innovatrice pour l’époque, et les moyens qu’il a imaginés ont rendu ses catéchèses attrayantes et faciles à comprendre. Il a utilisé des outils simples et efficaces tels que : des tablettes avec des scènes évangéliques peintes par lui-même, des aperçus d’audiovisuels, des chants et des poèmes.
Avec un langage simple, immédiat et familier, il utilisait abondamment la Parole de Dieu, l’appliquant à des concepts et des situations concrètes. Par la catéchèse, il entendait inciter ses auditeurs à être de « bons chrétiens », non seulement en paroles, mais aussi en comportement, en les conduisant, à travers une conversion sincère, à Jésus. César, conscient que le « Catéchisme des curés », voulu par le Concile de Trente, était un instrument accessible uniquement aux prêtres, s’est efforcé de l’adapter aux fidèles :
- en étudiant attentivement comment « la proposer de manière compréhensible aux gens sans la vider de son efficacité, profondément convaincus que la catéchèse est pour la vie des destinataires ;
- s’inspirer de « l’actualité » quotidienne pour réfléchir à la manière de façonner et d’orienter l’existence à la lumière de la Parole de Dieu et de son amour ;
- présentant progressivement l’essentiel de la Doctrine Chrétienne.
Il a imaginé un modèle reposant sur deux piliers :
- Petite Doctrine, destinée à ceux qui ignorent complètement les vérités de la foi (enfants et analphabètes), en leur enseignant la prière, à partir du signe de croix, des commandements et des sacrements, à travers le dialogue et la mémorisation.
- Grande Doctrine, faite en chaire les dimanches et solennités. C’était une explication très simple et large du Symbole des Apôtres, du Notre Père, des Commandements, des Préceptes de l’Église et des Sacrements.
La Tradition doctrinaire a ensuite ajouté la Doctrine du Milieu, forme intermédiaire entre les deux mise en œuvre par le Saint Fondateur. Elle a été réalisée avec un langage concret et fidèle à la réalité, avec d’abondantes références à l’Écriture Sainte et aux écrits des Pères de l’Église, en prenant soin d’éviter les longs monologues. De plus, la méthode des questions et réponses a été utilisée pour impliquer les personnes présentes, en résumant le tout avec un exemple concret lié au sujet abordé.
Il ne fait aucun doute que nous sommes face à un programme de catéchèse « classique », tel que celui envisagé par le Concile de Trente. L’originalité de De Bus a été de rendre l’exposition vivante et engageante à travers le dialogue, des interventions libres et même des représentations sacrées. Il n’a pas manqué de faire don de livres, de chapelets confectionnés par lui-même, de petites croix et d’images sacrées pour susciter engagement et intérêt. Bien que critiqué et combattu par ses proches ecclésiastiques, Cesare a réalisé avec dévouement son engagement dans le catéchisme ; il semblait « faire de la doctrine » et au contraire collaborer à « construire » d’authentiques communautés chrétiennes, nourries du pain de la Parole, que l’Église distribue à toutes les générations. Paul VI l’a bien résumé dans l’homélie de la béatification du Père César, le 27 avril 1975, lorsqu’il disait que c’était nécessaire : « promouvoir une catéchèse accessible, compréhensible et liée à la vie » et « accompagner l’enfant ou l’adulte dans sa lente recherche de Dieu ».
Le Père César et sa méthode de catéchèse
Comme nous l’avons expliqué, le Père César De Bus organise l’exercice de la Doctrine Chrétienne en deux cycles, la petite doctrine et la grande doctrine.
La tradition doctrinaire s’est distinguée, à l’instar du Père César, par la recherche d’une catéchèse vivante et « inventive », immédiate, communiquée avec des mots simples, quelques formules plastiques et faciles à retenir. Marcel, le premier biographe de De Bus, affirme que sa manière d’annoncer la Parole était très simple et donc accessible à tous. Il évitait, comme s’il s’agissait de pierres dangereuses, les termes sophistiqués, ainsi que les sujets inutiles et curieux, bien qu’agréables à écouter. Sa catéchèse était bien structurée, équilibrée, présentée avec grâce et ferveur, de telle sorte que non seulement les gens simples, mais aussi les personnes instruites en tiraient satisfaction et profitaient. Son intention n’est pas de faire de ses auditeurs des érudits, mais des croyants. Autour de ce schéma, affirme Paul VI, se forme une prédication imprégnée de l’Écriture Sainte, présentée de telle manière que les notions apprises se traduisent en une attitude et une manière d’agir spirituelles.
L’expérience catéchétique originale du Père César et les Doctrinaires est confiée à un riche recueil de catéchèses (à l’usage du catéchiste), divisées en 4 ou 5 parties (selon les première et troisième éditions de 1666 et 1685), rassemblées sous le titre Instructions familiales. On y retrouve les caractéristiques structurelles et stylistiques suivantes :
- adoption de la division désormais classique (avec succession modifiée) de la doctrine chrétienne en Symbole, Commandements, Prière dominicale, vices capitaux, Sacrements ;
- division en « leçons », ou en thèmes selon leur insertion logique : les articles de foi, les préceptes de Dieu et de l’Église, les questions du Pater, les sept péchés capitaux, les sept sacrements ;
- subdivision ultérieure des « leçons » individuelles en deux, trois ou quatre unités d’enseignement ;
- enrichissement d’une « leçon » systématique avec une introduction, un exemple pratique final et une répétition du matériel appris, également conçu comme un moment préliminaire à la rencontre catéchistique ou à la leçon didactique ultérieure ;
- utilisation extrêmement souple de la technique des questions-réponses, non prédéterminée par un livret de doctrine ou un interrogatoire et non confluente avec une mémorisation, mais avec une assimilation consensuelle et vitale ;
- adoption d’un langage simple et familier, fervent et affectueux, avec le rappel continu d’exemples et de phrases scripturaires et patristiques ;
fusion de « théorie », de dévouement et d’engagement pratique. Les Instructions familières peuvent être considérées comme une théologie catéchétique, comprise comme une théologie élémentaire et vivante pour les catéchistes et un manuel vécu et stimulant de méthodologie catéchétique, imprégné de spiritualité et riche d’idées pédagogiques et didactiques. Les Instructions familières ont été rééditées en quatre volumes à l’occasion de la canonisation de saint César et sont disponibles auprès des Edizioni Doctrinari.